- râlement
-
• rasle 1611 ; de râler1 ♦ Bruit rauque de la respiration chez certains moribonds. Un râle d'agonie. « l'abominable râle, cette respiration mécanique [...] , derniers souffles du corps » (R. Rolland). On dit aussi râlement n. m.2 ♦ Méd. Altération du murmure respiratoire provoquée par le déplacement des sécrétions bronchiques et alvéolaires au passage de l'air, perçue à l'auscultation. Râle sibilant. Râle bulleux ou humide, faisant un bruit comparable à celui de bulles qui crèvent. « Nous l'auscultons et on lui trouve toute une série de râles sur toute la hauteur du poumon droit » (Céline).⇒RÂLEMENT, subst. masc.VieilliA. — Bruit produit par quelqu'un qui râle. Synon. râle2. Râlement sourd. Je fus interrompu par un râlement effrayant, comme ceux qui viennent quelquefois, après trois nuits muettes, éveiller le silence de la mort dans les ruines d'une ville saccagée (NODIER, Fée Miettes, 1831, p. 128). Ici le comte fit un bond affreux, se réveilla (...) et tomba en travers de son lit, les yeux grands, ouverts, fixes, presque sans pouls et faisant entendre un râlement sourd et étouffé (SUE, Atar-Gull, 1831, p. 12). C'est fait, monsieur, dit-elle avec un râlement qui sembla déchirer son gosier (DUMAS père, Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 684).B. — P. anal. Bruit rauque semblable à celui que fait quelqu'un qui râle. Souvent, au bord d'une fosse dans laquelle on descendait une bière avec des cordes, j'ai entendu le râlement de ces cordes (CHATEAUBR., Mém., t. 1, 1848, p. 489). Et le vent du désert soufflait un râlement Lamentable, et la nuit lugubre en était pleine (LECONTE DE LISLE, Poèmes trag., 1886, p. 107).Prononc. et Orth.:[
]. Ac. 1694, 1718: raslement; dep. 1740: râlement. Étymol. et Hist. 1611 rallement (COTGR.); 1680 râlement (RICH.). Dér. de râler; suff. -ment1. Fréq. abs. littér.:18.
râlement [ʀɑlmɑ̃] n. m.ÉTYM. 1611; de râler.❖♦ Bruit rauque que fait la respiration d'une personne qui râle (→ Râler, I., 1.). ⇒ 2. Râle (1.).0 J'entendis un râlement haut et sinistre. J'étais dans la chambre de Balzac (…) Une vieille femme, la garde, et un domestique se tenaient debout des deux côtés du lit (…) Cet homme et cette femme se taisaient avec une sorte de terreur et écoutaient le mourant râler avec bruit.Hugo, Choses vues, 1850, Mort de Balzac.
Encyclopédie Universelle. 2012.